Tendances futures dans le Golfe

Les pays du Golfe devraient saisir les opportunités enviables qu’ils ont de mener des réformes politiques et sociales progressives et consensuelles vers des formes plus constitutionnelles de monarchie.
Les plans de diversification économique à long terme devraient être accompagnés de plans sérieux de développement politique à long terme pour gérer l’impact des changements dans le rôle économique de l’État.
Décriminaliser les activités pacifiques de l’opposition, de l’appel à la monarchie constitutionnelle ou des élections parlementaires à la critique des dirigeants pour leurs politiques.
Des mécanismes institutionnels plus solides et plus transparents – parlements, magistrats et ministères – devraient être développés pour gérer les intérêts concurrents qui se manifestent naturellement dans toute société.
La transparence et l’ouverture dans la gouvernance devraient bénéficier d’une priorité plus élevée, conformément aux attentes de la jeune génération.
Veiller à ce que l’inclusion sociale et économique soit prioritaire, en tant que contrepoids précieux à l’attraction des identités sectaires ou ethniques.
Des réformes significatives et durables nécessiteront des modifications non seulement des lois et des institutions officielles, mais aussi des institutions et des modes de pensée informels.
Les familles dirigeantes doivent préparer leur propre génération plus jeune à jouer un rôle différent, avec moins de pouvoir sur le système politique et l’économie.
Pour les alliés internationaux
Élaborer et mettre en œuvre une stratégie davantage axée sur les personnes.
Diversifier la base des relations avec le Golfe au-delà de l’élite existante. Cela sera essentiel pour développer des partenariats stratégiques à long terme et durables, d’une valeur claire pour les deux parties.
La coopération en matière de défense avec le Golfe doit être placée dans un contexte politique plus large, où le respect des droits de l’homme n’est pas perçu comme contraire aux impératifs de sécurité, mais comme faisant partie de la garantie d’une sécurité durable.
Il n’appartient pas aux pays occidentaux d’amener un gouvernement participatif dans le Golfe. Mais ils devraient au moins veiller à ce que leur engagement ne soit pas considéré comme le retenant.
Les acteurs externes doivent être culturellement sensibles avant de porter des jugements sur différents systèmes politiques. Les diplomates doivent également être conscients que la nature complexe de la culture politique du Golfe est vivement débattue dans la région. Ils ne devraient pas voir les gouvernements locaux comme les seules personnes habilitées à parler pour des cultures particulières.
Orienter l’engagement économique vers l’éducation et la diversification.
La coopération économique peut potentiellement être une situation gagnant-gagnant.
Mais les principaux partenaires commerciaux internationaux du Golfe doivent également écouter les critiques locales des aspects de l’engagement économique avec l’Occident, en particulier le cynisme concernant les dépenses en importations de défense à gros prix.
La coopération dans les domaines des soins de santé, de l’éducation, du logement abordable, de la durabilité des ressources et des industries culturelles aura un attrait public plus large que la défense, les finances et l’énergie, qui créent peu d’emplois locaux.
Les entreprises internationales à la recherche d’une présence à long terme dans le Golfe doivent trouver des moyens d’obtenir l’adhésion du public en ajoutant de la valeur à l’économie locale et à la base de compétences, et en employant des locaux ainsi que des expatriés qui constituent la majeure partie de la main-d’œuvre.
Remodeler la coopération en matière de sécurité.
En partenariat avec les pays du Golfe contre l’extrémisme, les alliés internationaux doivent aborder des questions sensibles telles que le sectarisme, l’intolérance religieuse et la répression politique.
Les gouvernements occidentaux doivent éviter d’être amenés à aider les gouvernements à découvrir des «crimes» qui, dans leur pays, seraient considérés comme des droits – comme en témoignent les longues peines de prison infligées aux jeunes blogueurs pour avoir «insulté» les dirigeants.
Un nouveau discours sur la sécurité du Golfe devrait tenir compte de la nécessité pour les citoyens de se sentir en sécurité vis-à-vis de leur propre gouvernement, par exemple en faisant en sorte que la police soit tenue pour responsable par des magistrats indépendants, et en mettant fin aux longues détentions sans procès.
Il est essentiel que les décideurs occidentaux écoutent l’opinion publique locale, qui ne leur est pas toujours transmise par les gouvernements du Golfe. Les populations du Golfe souhaitent que davantage de poids soit accordé à la protection des populations de leur région – en particulier les Irakiens, les Syriens et les Palestiniens – contre la violence de l’État et le statut de réfugié ainsi que contre les groupes terroristes.
Les pays du Golfe doivent être considérés en perspective comme une partie essentielle de la région du Moyen-Orient, mais ne représentant pas sa masse critique.