De la critique de Facebook

Dans une interview brève mais amplement animée avec CNN, le fondateur et chef de la direction de Facebook a de nouveau répondu aux critiques concernant la dernière crise de la société. Linterview, extraite dune longue série de questions-réponses pour une série de CNN intitulée «Human Code», a permis de répondre à la plupart des principales questions soulevées par les critiques au sujet des défaillances de Facebook et du contrôle unilatéral de la société par Zuckerberg. Bien que nous nayons pas appris beaucoup de choses, la presse avait déjà relayé la position la plus récente de la société face aux problèmes de leadership, le premier étant que Sheryl Sandberg reste en sécurité dans ses fonctions de directrice de lexploitation. « Sheryl est une partie très importante de cette société. Elle est un partenaire important qui est avec moi depuis 10 ans », a déclaré Zuckerberg à CNN. « Je suis vraiment fier du travail que nous avons accompli ensemble et j’espère que nous travaillerons encore ensemble pendant des décennies ». Pour rappel, récemment, un article du New York Times a annoncé que Sheryl Sandberg, directrice des opérations chez Facebook, aurait supervisé une campagne de lobbying agressive visant à lutter contre les critiques à l’encontre de Facebook en tournant le regard du grand public vers les entreprises rivales. Facebook aurait fait appel à un cabinet détudes républicain pour discréditer les manifestants activistes, notamment en les reliant au financier libéral George Soros. Elle aurait également mis à profit ses relations commerciales en faisant pression sur un groupe de défense des droits civils juif pour lui faire part de certaines critiques antisémites. Le quotidien new-yorkais avait ajouté qu’en octobre 2017, Facebook aurait également élargi son action avec un cabinet de communication basé à Washington, Definers Public Affairs, qui aurait été initialement embauché pour surveiller la couverture médiatique du réseau social. Le second concernait Mark Zuckerberg directement. Face à la vague de scandales qui a éclaboussé Facebook, certains investisseurs ont fait valoir que Mark Zuckerberg ne devait pas cumuler les postes de PCA (Président du Conseil dAdministration) et PDG, estimant que cest le manque dindépendance de ces deux postes qui a été en parti responsable de la façon légère dont Facebook a géré les problèmes.. La réponse de Zuckerberg ne sest pas faite attendre. Lors d’un appel à la presse la semaine dernière, Zuckerberg a déclaré aux journalistes qu’il nallait pas se retirer de cette fonction et qu’il « ne pensait pas que cette proposition spécifique était la bonne voie à suivre ». Lorsquil lui a encore été demandé durant lentretien avec CNN s’il envisageait désormais de quitter son poste de président face à ce énième scandale qui secoue Facebook, Zuckerberg na pas changé son discours et sest montré suffisamment ferme pour que le doute ne puisse pas subsister : « Ce n’est pas dans mes plans. Je ne pense pas pour le moment que cela a du sens ». En raison du nombre de parts quil détient, Mark Zuckerberg est lactionnaire majoritaire et dispose de facto de la majorité des voix au sein de la société quil a fondée. Sans aucun mécanisme par lequel il pourrait être démis de ses fonctions de PCA, Zuckerberg rappelle à nouveau que lui et Facebook sont un et indivisible, et le temps où il va céder le contrôle de sa société nest pas prêt darriver.