Deux risques principaux pesant sur la stabilité financière de la zone euro ont été identifiés en 2017. Tout d’abord, la possibilité d’une réévaluation soudaine et importante des primes de risque au niveau international est demeurée le principal risque en 2017. L’année a été marquée par une volatilité globalement faible sur les marchés financiers, des valorisations élevées des actifs et des primes de risque réduites sur certains marchés, ce qui dénote un accroissement de la prise de risque. En particulier, les écarts de rendement associés aux émetteurs les plus risqués sur les marchés obligataires sont restés très bas, reflétant l’opinion des intervenants de marché selon laquelle l’émergence de faiblesses était peu probable. Si une partie de ces évolutions est liée à l’amélioration des conditions macroéconomiques et, en tant que telle, est due aux fondamentaux, les signes que les marchés financiers ne seraient pas totalement vigilants face à la possibilité d’un revirement rapide du sentiment de marché ont été de plus en plus nombreux. Le deuxième risque majeur a trait aux perspectives de rentabilité des banques de la zone euro. La rentabilité des banques de la zone euro s’est légèrement améliorée en raison de l’augmentation des revenus hors intérêts. Le rendement des fonds propres des banques s’est établi à 3,2 % au cours des trois premiers trimestres de 2017, contre 2,5 % sur la même période de l’année précédente. Leur solvabilité a également continué de s’améliorer, les ratios des fonds propres de base de catégorie 1 (Common Equity Tier 1) atteignant 14,5 % au troisième trimestre 2017, contre 13,9 % en 2016. Les mesures de politique monétaire de la BCE peuvent avoir un impact sur la rentabilité des banques via deux principaux canaux. Premièrement, l’environnement de taux d’intérêt bas contribue à un resserrement des marges d’intérêt des banques, ce qui réduit le produit d’intérêts net. Deuxièmement, le taux négatif de la facilité de dépôt de la BCE se traduit par un coût direct sur l’excédent de liquidité pour le système bancaire de la zone euro dans son ensemble. Toutefois, ces aspects négatifs ont, à ce jour, été généralement contrebalancés par les effets positifs d’une expansion économique solide et généralisée sur la rentabilité des banques. En particulier, les coûts de provisionnement des banques diminuent avec l’augmentation de la qualité de crédit des emprunteurs sous l’effet de l’amélioration des perspectives économiques. En outre, l’accroissement des volumes de prêts dans un contexte de reprise économique et les plus-values liées à l’augmentation des prix des actifs soutiennent la rentabilité bancaire. Enfin, si on observe une rigidité à la baisse des taux appliqués aux dépôts de la clientèle de détail, les dépôts de la clientèle de gros, notamment ceux des non-résidents, sont souvent rémunérés à des taux négatifs, ce qui atténue l’effet baissier des taux d’intérêt nominaux négatifs sur le produit d’intérêts net des banques. Dans l’ensemble, l’impact net des mesures de politique monétaire sur la rentabilité des banques de la zone euro de 2014 à 2017 est resté limité, même s’il a légèrement varié d’un pays à l’autre.